BC2013432 ART. La sécurité au laboratoire de mycologie clinique
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Résumé
Les personnels de laboratoire de mycologie sont exposés à des agents infectieux variés. Les modalités d'organisation de la sécurité biologique en microbiologie sont définies dans de nombreux documents. Ils dictent les bonnes pratiques de maitrise des risques afin déviter la contamination des personnels et de l'environnement. Dans le domaine de la mycologie, il est difficile de trouver les informations adaptées au sein des nombreux textes réglementaires ou publications. Ainsi la liste des champignons associés à leur niveau de risque n'y figure parfois pas ou souvent de façon incomplète.
En mycologie de plus en plus de nouveaux pathogènes émergents seront identifiés par biologie moléculaire. En 2011, le Centre National de Référence des Mycoses et des Antifongiques (Institut Pasteur, Paris) prévenait de l'émergence d'infections, chez des patients très immunodéprimés, dues à un champignon ressemblant à Penicillium sp, inconnu des praticiens : Rasamsonia argillacea anciennement Geosmithia argillacea. Depuis celui-ci a été signalé chez des patients atteints de mucoviscidose (Giraud S., 2010). Décrit aux USA, Geosmithia argillacea n'est pas encore répertorié par l'ABSA (American Biological Safety Association) (ABSA, 2013). Les espèces de Penicillium isolées en France métropolitaine sont connues pour être responsables d'allergie, pour coloniser les voies aériennes supérieures sans pathogénicité et contaminer les milieux de culture dans les laboratoires. Seule exception du genre Penicillium, P. marneffei responsable d'infections disséminées chez des patients VIH positifs originaires d'Asie (Larsson M, 2012).
La possibilité de diagnostiquer des mycoses dues à des champignons exotiques, très pathogènes en culture, à partir de prélèvements de patients originaires de pays tropicaux, hospitalisés dans des établissements de soins français et la connaissance récente de nouveaux champignons pathogènes rend cette mise au point d'actualité.
Cet article ne traitera pas des risques dus aux toxines provenant de divers champignons : aflatoxines des Aspergillus ou de diverses toxines de Fusarium dont l'impact sur la sécurité des travailleurs est négligeable lors de cultures en laboratoire.