MC20133347 UN REGARD CRITIQUE DU CINÉMA DOCUMENTAIRE SUR LART DE LA RÉVOLUTION CULTURELLE
- Donnez votre avis
Résumé
Le documentaire contribue à construire une cinématographie parallèle au film de fiction avec ses référents et pratiques propres. À la différence de ce dernier dont les personnages et les intrigues sont fictifs, il met en évidence avant tout la valeur du réalisme. Les documentaires indépendants chinois sur la Révolution culturelle, dont la production et la diffusion se font hors des canaux officiels, contribuent à l’écriture de l’histoire parallèle et à la construction de la mémoire collective. C’est grâce à la mémoire populaire et aux témoignages oraux que les documentaristes rendent à la société une histoire dont les autorités l’ont dépossédée. Hu Jie, documentariste indépendant chinois, porte particulièrement son intérêt sur l’histoire de la Révolution culturelle et tourne sensiblement sa caméra vers le passé sombre et les zones obscures de cette histoire. Se distinguant ainsi des productions institutionnelles tant au niveau thématique qu’esthétique, ses films documentaires tentent de traiter une réalité présente ou une histoire passée, à travers l’enregistrement d’événements actuels ou d’entretiens avec des témoins et le recueil de témoignages accessibles portant sur des faits historiques. Son intérêt pour l’histoire de la Révolution culturelle ne se limite pas à ressusciter un passé inconnu à travers la mémoire des témoins, il porte également un regard critique sur l’art et son rapport avec la politique de l’époque maoïste, ce qui se révèle dans deux documentaires, Peindre au service de la révolution (Hu Jie, Ai Xiaoming1, 2005) et L’art rouge (Hu Jie, Ai Xiaoming, 2007) diffusés au huitième Hong Kong Social Mouvement Film Festival ayant eu lieu en 2010. Dans ces deux documentaires, les réalisateurs recueillent les propos d’artistes, de peintres et des gens ordinaires qui contribuèrent à la création collective de peintures et d’affiches de propagande pendant la Révolution culturelle, ainsi que les témoignages de chercheurs et collectionneurs étrangers qui restèrent des observateurs lointains. Dans les documentaires se juxtaposent des entretiens avec ces participants et observateurs et des archives visuelles, ainsi que des images photographiques.