Résumé

La « crise des dettes » est celle de la gouvernance occidentale contemporaine. Avec le pacte trumanien « plutôt riches que rouges » l’État se chargeait d’une obligation de sécurité de résultat via la croissance. Consumés les artifices voués à tonifier une croissance retournant à des niveaux incompatibles avec le financement des protections distribuées, le pacte doit être inversé: « plutôt morts que dans le rouge ». Hier Providence, l’État se veut Cronos : dévorer ses « enfants/citoyens » pour ne point disparaître, reprendre les options distribuées constitutives de sa dette. Convaincues de l’intangibilité d’une protection digne du mythique Âge d’Or, les populations maintiendront-elles le consentement fabriqué à crédit quand, percevant que « pause » fiscale implique « longue marche », elles se verront durablement exposées au risque conventionnel® ? Habitués à acheter à crédit le consentement, les gouvernants cherchent une solution cybernétique, des automatismes pour pallier leur faiblesse de leadership en cette configuration potentiellement conflictuelle. La crise de la dette pourrait muter en crise civile et démocratique, en problème sécuritaire interne et externe aussi saillant que les dettes actuarielles réelles. Quo non ascendet ?