Plusieurs
grandes catastrophes naturelles survenues récemment en Europe et
dans le monde ont mis en lumière la vulnérabilité des sociétés
modernes aux phénomènes naturels de grande intensité, le
développement technologique et linterdépendance entre réseaux
pouvant constituer à cet égard des facteurs aggravants. Les
pouvoirs publics, qui ont jusquici privilégié une approche par
la limitation des droits à construire, et les opérateurs de réseaux
ont pour mission dassurer dans les situations de crise la
satisfaction des besoins essentiels de la population et la reprise la
plus rapide possible de lactivité économique, éventuellement en
mode dégradé. Or, si certains risques « classiques » (comme les
inondations et les séismes) sont maintenant bien pris en compte par
les acteurs, des perturbations climatiques croissantes en fréquence
et en intensité (tempêtes, précipitations abondantes, températures
extrêmes) constituent autant de risques émergents face auxquels les
stratégies de résilience restent à être affinées. En outre,
lévaluation socio-économique des programmes de résilience
appelle des approfondissements.
Cet article porte sur les activités actuelles et futures des équipes d’analyse Investissement Socialement Responsable (ISR) de la gestion d’actifs en France. L’objectif de cet article est d’étudier une éventuelle convergence entre la gestion d’actifs classique et la gestion ISR, notamment au travers d’une étude détaillée des tâches réalisées par ces équipes et de leur positionnement dans l’industrie de la gestion d’actifs. Les résultats d’une enquête réalisée en France en 2009 auprès des principaux acteurs du domaine y sont présentés. Ces résultats semblent indiquer une convergence en cours entre l’ISR et la gestion classique (mainstream), même s’il semble encore y avoir une grande hétérogénéité de pratiques qui traduit une phase de transition, dans un domaine encore très fragmenté.