IM2014431 Art. Intoxication létale à l'éthylène glycol : à propos d'un cas
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Résumé
L'intoxication aigue par l'éthylène glycol, qu'elle soit volontaire, accidentelle ou même criminelle, est rare. Sa gravité est essentiellement liée au métabolisme hépatique de l'éthylène glycol susceptible d'être à l'origine d'une défaillance multiviscérale. Du fait du délai d'apparition des premiers symptômes variant de 4 à 12h après l'ingestion, la majorité des patients victimes d'intoxications font l'objet d'une prise en charge initiale en milieu hospitalier. Nous rapportons le cas d'une femme découverte dans un bois en hiver, 3 jours après le signalement de sa disparition. Une bouteille de liquide de refroidissement a été retrouvée dans sa voiture. L'autopsie a mis en évidence une congestion polyviscérale. Les analyses toxicologiques ont objectivé une concentration létale d'éthylène glycol dans le sang (N = 205 mg/l). Des cristaux d'oxalate de calcium mono-hydratés ont été mis en évidence lors de l'examen histologique au niveau de l'encéphale, des reins, du myocarde, du foie et sur la cytologie urinaire. Afin d'expliquer la concentration sanguine d'éthylène glycol retrouvée en post-mortem et de déterminer le mécanisme du décès, nous discuterons l'hypothèse d'une agonie prolongée ainsi que le rôle d'une probable hypothermie associée dans la genèse du décès.
Mots-clés : Éthylène glycol, intoxication, anatomopathologie, suicide.