Etude de la législation - Examen de la nouvelle proposition de loi - Observations critiques
Postface-Interview de Brigitte Lahaie
Ce travail collectif veut éclairer le lecteur sur la relation civilo-militaire dans un certain nombre de pays arabes et en Iran au moment où coexistent des processus de transformation réussis, en cours ou ratés.
En Égypte, la lutte à mort entre l’armée et les Frères Musulmans qui, en juillet 2013, a abouti au renversement de Mohammed Morsi, premier président du pays élu démocratiquement, a mis en lumière l’absence d’une société civile à même de s’affirmer. Cette carence émerge comme un trait fondamental de la société arabe alors que s’expriment sous des formes variées des changements politiques et sociaux au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. La présence parfois écrasante des armées sur la scène politique arabe est le fruit des processus de constitutions des Etats de la région après la première guerre mondiale et dans la période de décolonisation. Selon les cultures ou les histoires respectives de chaque pays, le rôle et la place des armées sont différents. Cependant, la cristallisation dictatoriale qui s’est effectuée au fil des années a fait progressivement peser une chape de plomb sur les sociétés locales. Perçus comme progressiste au début, les militaires et les autocrates arabes au lieu d’encourager le développement de la société civile, se sont essentiellement appuyés sur toute la gamme des moyens répressifs – tout en achetant la paix civile avec les surplus des rentes de situation économiques (pétrole, tourisme, etc.). Au moment où la crise économique mondiale a fait éclater les modèles anciens, qu’en est-il aujourd’hui de la relation armée-société et qu’en sera-t-il demain ?
Ce travail collectif veut éclairer le lecteur sur la relation civilo-militaire dans un certain nombre de pays arabes et en Iran au moment où coexistent des processus de transformation réussis, en cours ou ratés. Les divers contributeurs à ce volume proposent des éclairages circonstanciés pour analyser le rôle des armées à la suite des différentes révoltes populaires qui ont balayé le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord. Ce volume représente une contribution importante pour la compréhension du rôle des militaires et des transitions auxquels les pays sont ou ne manqueront pas d’être confrontés. Ces relations conditionneront, d’une part, la stabilité de chacun des pays concernés et, d’autre part, la paix et la sécurité de la région.
Jean-François Daguzan est directeur adjoint de la Fondation pour la recherche stratégique (Paris) et directeur de la revue Maghreb Machrek.
Stéphane Valter est maître de conférences (habilité à diriger des recherches) à l’Université du Havre, agrégé d’arabe et docteur de l’Institut d’études politiques (IEP) de Paris.
James M. Dorsey est Senior Fellow à la S. Rajaratnam School of International Studies (RSIS, Nanyang Technological University), codirecteur du Institute for Fan Culture (Universität Würzburg) et auteur du blog The Turbulent World of Middle East Soccer.