Introduction

Les changements soudains qu’ont connus les pays au Sud et à l’Est de la
Méditerranée ont surpris tous les observateurs. La surprise était d’autant
plus grande que ces pays ont relativement mieux résisté à la crise que
l’ensemble des autres régions du monde. Derrière les apparences et les
bonnes performances macroéconomiques l’ensemble des pays de la région
souffrent des mêmes symptômes, expliquant ainsi la diffusion inattendue
des révolutions et de la revendication démocratique. Ces économies sont
caractérisées par une polarisation sur peu de secteurs, des taux d’emplois
parmi les plus faibles du monde, une gestion rentière des ressources et une
corruption conduite et organisée par les oligarchies claniques au pouvoir
impliquant ou non les militaires. Par-dessus tout, une augmentation
considérable du niveau d’éducation depuis la décolonisation se traduit
par un sous-emploi des diplômés et des taux d’expatriation anormalement
élevés des qualifiés.