Résumé

Dans un contexte de rareté et de volatilité des hauts potentiels, gagner « la guerre des talents » c’est-à-dire attirer et retenir les Knowledge Workers1 (KW), est devenu un défi stratégique pour les entreprises en concurrence. S’assurer de l’engagement de ces ressources clés, c’est disposer de leurs connaissances, détenir leurs compétences et constituer un « noyau dur » d’avantages compétitifs. Leur contribution explique pourquoi des entreprises aux caractéristiques comparables affichent des performances différentes. L’objectif de cet article est d’apporter une meilleure connaissance des systèmes de rémunération perçus par les KW et leurs effets sur le degré et la nature de leur engagement organisationnel. Il nous éclaire sur les mobiles d’attachement et d’engagement de cette nouvelle catégorie émergente de travailleurs dont le comportement organisationnel est jusque là méconnu. Conscients de leur valeur marchande, ces KW adoptent en effet, une stratégie de « marketisation » de leurs compétences qui limite leur attachement organisationnel. Ils ne s’engagent envers les organisations que si les systèmes de rémunération proposés reconnaissent leur professionnalisme et rétribuent leur expertise. La rémunération constitue pour eux le premier motif d’adhésion à une organisation ; mais il semble également qu’elle soit une bonne cause de retrait, de désengagement, voire même de départ volontaire s’ils la perçoivent injuste et inéquitable.