IB2013430 ETHICA EX MACHINA: ISSUES IN ROBOETHICS
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Résumé
La « robo-éthique » est-elle « l’éthique des humains » ou « l’éthique des robots » ? D’après le Roboethics Roadmap (Gianmarco Veruggio), elle est l’éthique humaine des concepteurs, fabricants et utilisateurs de robots. Et si la robo-éthique prend racine profondément dans la société, l’éthique artificielle (l’éthique des robots) figurera peut-être un jour à l’ordre du jour. Lors du 1er Symposium International de la Robo-éthique à San Remo, Ronald C. Arkin a fait une présentation « Bombs, Bonding,and Bondage: Human-Robot Interaction and Related Ethical Issues » (2004). Le « Bondage » est la question de l’asservissement et de l’éventuelle rébellion des robots. « Bombs » représente l’utilisation militaire des robots. Et ‘bonding’ représente la question de l’attachement affectif, émotionnel des humains vis-à-vis des robots. Je veux contraster deux attitudes extrêmes envers la question du « bonding » et proposer un terrain neutre. Le mot « anthropomorphisme » a deux sens. D’abord il veut dire « le fait d’avoir une forme humaine ». Deuxièmement, il veut dire « l’attribution de caractéristiques ou de sentiments humains à un être non-humain (un dieu, un animal ou un objet) » (personnification, empathie). Certaines personnes disent que les Japonais (ou les gens de l’Asie de l’Est) soutiennent « l’animisme » ce qui fait qu’il est facile pour eux de traiter les robots comme des êtres animés (l’anthropomorphisme des robots) ; d’où « Robot Kingdom Japan » (le Japon royaume des robots). Cosima Wagner critique cette exagération et simplification excessive qu’elle nomme « tradition inventée ». Je renchéris, ajoutant à son argument des découvertes neuroscientifiques. Je soutiens que cet « animisme » est ni shintoïste ni bouddhiste, mais plutôt une tendance universelle. Les roboticiens, surtout les roboticiens japonais, soulignent que la robotique est de l’« anthropologie ». Il est vrai qu’à travers la construction de robots humanoïdes nous pouvons mieux comprendre les êtres humains (l’approche appelée « approche constructive »). Mais en même temps, il ne faut pas oublier que la technologie robotique, comme toute autre technologie, modifie – profondément – notre façon de vivre et d’être : elle peut provoquer notre transformation ontologique. Dans ce sens, la gouvernance de la technologie robotique est une « gouvernance gouvernée ». Le domaine de recherche interdisciplinaire TAS (technology assessment studies – études de l’évaluation des technologies) deviendra très important. Et il faut toujours être prêt à repenser la direction et le développement de la technologie robotique, gardant à l’esprit l’avenir souhaitable de la société humaine.
Mots-clés :
Technologie, contrôle social de la science, robotique, intelligence artificielle, attitude devant l’ordinateur.