MC20133535 PLURALISME RELIGIEUX ET ESPACE POLITIQUE : DYNAMIQUE HISTORIQUE DES RELIGIONS CHINOISES
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Résumé
Le présent essai s’inscrit dans une tâche qui, depuis quelques décennies, déjà engage en dialogue philosophes, anthropologues et historiens : est-il possible de reformuler sans l’abandonner la notion même de « religion » (dont les limites ou les ambiguïtés culturelles et conceptuelles sont depuis longtemps reconnues), d’élaborer différemment son rapport au concept de « politique », et de repenser alors, tout à la fois historiquement et philosophiquement, l’articulation entre « religion » et « politique » ? On sait que l’étude des religions en contexte chinois soulève dès le départ des questions de fond : pertinence même du terme de « religion » et d’autres concepts d’origine occidentale à lui rapportés1 ; équilibre à tenir entre pareil scrupule lexicographique et un souci comparatiste qui porte davantage sur les réalités sociales que sur les termes les désignant ; attention à porter tant à la détermination de la sphère religieuse par l’Etat qu’au débordement des frontières de cette même sphère par la société civile. En deçà de pareils débats, l’enjeu que je me propose ici est d’aborder le phénomène religieux en tant qu’il constitue une dynamique de la constitution et des représentations du social. Plutôt que d’isoler une sphère du religieux dans une société donnée il s’agit d’insérer les manifestations habituellement caractérisées de « religieuses » dans des schèmes sociaux ou mémoriels qui permettent de situer et comprendre autrement le discours et les gestes des acteurs « religieux ». Cette démarche permet de penser conjointement et le réveil religieux et la sortie de la religion qui nous parait caractériser la situation paradoxale de la Chine contemporaine2.