MU201212333 LETHNOMUSICOLOGIE ET JACQUES CHAILLEY
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Résumé
Jacques Chailley n’était pas (ni ne se prétendait) ethnomusicologue. La discipline désormais se réclame fort peu de lui (voir son absence des Cahiers de musique traditionnelle). Il a pourtant croisé plusieurs fois celle-ci, en tant qu’amoureux de la Corse, chercheur attentif aux fondements du religieux et du profane, théoricien des modes, directeur de recherches et enfin en tant que directeur de l’Institut de musicologie qui accueillit le Centre d’Études des Musiques Orientales. J’ai fait la rencontre de Jacques Chailley en assistant à une conférence qu’il donnait le 15 janvier 1982 à 21h au Conservatoire de musique de Gennevilliers. Il m’a sidéré par l’aisance avec laquelle il passait du discours au piano, de la théorie à l’exemple audible. Près de huit ans plus tard, ayant déposé ma thèse et en attente de soutenance, devenu chargé du cours « Musique chinoise » à la Faculté de musique et musicologie de Paris-Sorbonne et travaillant comme producteur délégué radio pour France Culture, je proposai une série d’émissions sur la modalité avec comme invité principal l’auteur de L’imbroglio des modes. Jacqueline Müller, chef des programmes, me proposa d’inscrire cette série dans le cadre de l’hommage au musicologue pour ses quatre-vingts ans. Je me rendis chez lui, au 5, rue Rémy- Dumoncel, le lundi 20 novembre 1989 à 16h. Nous enregistrâmes au studio 119 le 1er février 1990 de 11h à 13h. Certaines des leçons qu’il nous donna alors me servent encore de base pour mon cours d’introduction aux concepts de l’ethnomusicologie : L’échelle, c’est le catalogue des sons disponibles ; le mode, c’est l’organisation de ces sons par rapport à une note de référence sur laquelle on insiste et vers laquelle on tend1.