Résumé

L’ethnographie organisationnelle se décline en différentes pratiques sur le terrain, dont celle du shadowing, qui sera l’objet de notre étude. Comme son nom l’indique, le shadowing signifie que le chercheur devient l’ombre de celui qu’il étudie en le suivant au cours de ses activités quotidiennes. Nous nous intéressons à la manière dont la prise de notes, sur le terrain, contribue à moduler le rapport entre celui qui suit et celui qui est suivi. Selon nous, la prise de notes rend le travail du chercheur visible et accessible. Au-delà de leur contenu, nous croyons que les notes interviennent dans le processus d’observation mutuelle entre les parties engagées dans la recherche. À partir de nos diverses expériences de terrain, nous avons retenu une série de situations, présentées sous forme de vignettes, pour explorer empiriquement la prise de notes comme médiation de la relation qui s’installe entre celui qui suit et celui qui est suivi. La visibilité du processus de prise de notes donne lieu à différentes négociations tant sur ce qui constitue des données que sur le rôle et l’autorité de chacun au cours de ce processus.

Mots-clés :

shadowing - notes de terrain – visibilité – interaction - intersubjectivité