Les crises — sanitaire, géopolitique, climatique — de la décennie 2020 ont transformé radicalement nos conceptions et relations au travail. La prise de conscience collective que tout peut s’arrêter brutalement, que nos environnements tant écologiques, qu’économiques ou de paix sont fragiles ont mis en position centrale la question de la place et du sens du travail pour nos concitoyens.

Concrètement sont impactés tout autant la gestion du temps que celle des espaces de collaboration et de coopération. Nous entrons dans une ère d’un nouvel espace-temps du travail. Spontanément les salariés (qui le pouvaient) comme les employeurs ont vu en cela une formidable opportunité. Pour les salariés, à titre d’exemple, le télétravail permet une plus grande flexibilité, une autonomie renforcée, un gain de temps traditionnellement perdu dans les transports, une possibilité de s’éloigner des centres villes des grandes métropoles avec des coûts prohibitifs de logement… Pour les employeurs, le regard a été tout autant positif sur ces nouvelles façons de travailler : la gestion du temps est un levier pour fidéliser et attirer des talents, le flex office permet de réduire les surfaces de bureau et les frais fixes…

Mais cette vision idéaliste et simpliste est une représentation déformée et tronquée de la réalité, tant pour les salariés que pour les organisations. Ce livre propose donc d’explorer en dix chapitres la question des nouveaux espaces-temps de travail de façon pratique et théorique avec l’objectivité que permet la rigueur du travail des chercheurs. De la même manière qu’un magistrat travaille à charge et à décharge, il ne faut jamais oublier que sur un échiquier il y a autant de cases blanches que de cases noires, que les pièces ont des rôles et des pouvoirs différents, ce qui permet d’optimiser le jeu pour tous ceux qui ont un regard éclairé et bienveillant. 10 cas illustrant de nouvelles façons de travailler, qui doivent s’accompagner de nouvelles manières de penser le travail. Car on ne peut plus désormais se contenter de retours d’expériences et de bonnes pratiques. L’ambition de cet ouvrage repose d’abord sur une réflexion sur et à partir des pratiques organisationnelles qui dessinent de nouvelles figures de l’efficacité collective.

Didier vinot. Professeur de management à l’iaeLyon, Université Jean Moulin Lyon 3. Ancien élève de l’ICN, doctorat ès sciences de gestion, il est habilité à diriger des recherches. Ancien vice-président de l’Université Jean Moulin pendant 10 ans, il dirige le groupe de recherches en ressources humaines du laboratoire Magellan (Université Lyon 3), et est depuis 9 ans directeur exécutif de la chaire de recherches « Valeur(s) du soin ». Il est également membre de l’équipe de direction de l’iaeLyon en charge de la qualité des relations humaines et du faculty.

Olivier BACHEL ARD. Psychologue, Docteur et Habilité à Diriger des Recherches (HDR) en Sciences de Gestion est Professeur de Gestion des Ressources Humaines à emlyon business school. Spécialiste de la santé au travail, il est co-Directeur de la chaire de recherche santé mentale des dirigeants Malakoff Humanis et co responsable pour emlyon business school du double diplôme M2 Etudes et Recherche en Management avec les IAE de Lyon et de Saint Etienne. Il est Président de l’Institut International de l’Audit Social et Sociétal (IAS).

Avec la participation de : Nathalie Bernard, Marina Bourgain, Gregor Bouville, Caroline Demeyère, Karim Chaaya El Asmar, Guillaume Flamand, Catherine Glée-Vermande, Cylia Gondolff, Stéphanie Havet-Laurent, Pascale Levet, Camille Pfeffer, David Piovesan, Caroline Tahar.