MM201120732 La résistance islamique au Sud- Liban (1982-2010) : construction
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Introduction
Début mars 2010, à la veille de l’inauguration de la nouvelle table de
dialogue national instituée par le gouvernement de Saad Hariri formé
quelques mois auparavant et limitée à la discussion d’une stratégie de
défense nationale, divers représentants du Hezbollah s’exprimèrent afin de
clarifier le fait que cette instance de dialogue n’allait pas remettre en question
l’armement du parti. De leur côté, les formations politiques chrétiennes
du 14 mars soulignaient la contradiction entre la logique de l’État comme
monopoleur de la violence physique légitime et la persistance d’une milice
armée. Au même moment, lors d’un entretien avec un quotidien d’Arabie
Saoudite 1, le président de la République libanaise précisait que, dans le
cas d’une attaque israélienne sur le Liban, la résistance devait prendre le
relais de l’armée libanaise au cas où cette dernière était vaincue et que
les troupes ennemies pénétraient sur le territoire national. Ces prises de
position illustrent concrètement la place que le Hezbollah occupe sur la
scène militaire libanaise, en plus de son rôle traditionnel de parti chiite. Plus
encore, elles montrent que le parti de Dieu est immédiatement concerné par
la défense du territoire national en cas d’invasion. Il est donc directement
lié aux enjeux sécuritaires et, depuis 2000, s’est fait le défenseur, tant dans
ses déclarations que dans ses actes, de la frontière sud contre les entreprises
israéliennes.