MC20133641 CINÉMA ET PEINTURE. L’EXEMPLE DE LIU XIAODONG

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Résumé

La réalisation du barrage des Trois Gorges cristallise l’effort d’une nation toute entière à surmonter ses difficultés par une culture du sacrifice. Cette culture est au coeur du projet communiste. Elle est un symptôme de la nature profondément dictatoriale du régime. Dans cette perspective, l’histoire – y compris l’histoire de l’art telle qu’elle est enseignée en Chine – se borne à l’évocation d’une mémoire définie en fonction de ce qui est censé avoir été. Dans cette perspective, le pas ne peut manquer d’être franchi entre la légendification de certains temps privilégiés de la mémoire et leur fixation dans un sacré de non transgression1. Avec ses oublis, ses rejets et ses lacunes, avec ses fidélités et ses dévotions, émerge, au bénéfice d’une mémoire se voulant sélective, le mythe d’une entité – la Chine – pérenne dans son unité, majestueuse, pure, protégée de la dégradation du temps ; Icarie bienheureuse ceinte de ses remparts (la montagne, les déserts…) qui en ferment un horizon d’autant plus visible qu’il nous paraît lointain et intangible. La clôture du récit est mise ainsi au service de la clôture identitaire de la communauté, solidaire et une2. Il suffit de se rendre au petit musée du barrage des Trois Gorges pour s’en assurer : que ce soit des ouvriers en pleurs faisant la jonction entre les deux rives (du nord, du sud), ou l’autorité patriarcale des dirigeants (Zhou Enlai, li Peng, Deng Xiaoping, Jiang Zemin…), toutes les scènes qui nous sont données à voir s’inscrivent dans une orthodoxie où l’ordre d’une harmonie sociale, strictement hiérarchisée, protégée par un groupe social clos, y est exalté. Vieux de près d’un siècle (Sun Yat-sen en serait l’instigateur), ce projet a été poursuivi par des politiques de toute obédience. La bonne gouvernance, dans l’imaginaire chinois, se mesure aux capacités du dirigeant de maîtriser le cours des fleuves3. L’impact de ce projet a été cependant très profond dans l’univers mental des familles concernées. C’est cette dialectique entre la perception officielle du projet et celle, en partie occultée, que ressentent les populations déplacées qui est au coeur du travail de Liu Xiaodong. Ce dernier, qui se départit considérablement des canons esthétiques hérités du réalisme-socialiste4, connaît le cinéaste depuis longtemps. Les deux hommes s’apprécient. En septembre 2005, Liu Xiaodong invite Jia Zhangke à le suivre sur une série de peintures. Elles sont consacrées aux ouvriers qui détruisent les immeubles d’une zone qui allait passer sous les flots. De cette collaboration naîtra un documentaire, Dong. Liu Xiaodong en est l’un des principaux protagonistes.

9782747222181
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