En France, le transfert de technologies entre les laboratoires publics de recherche et l’économie est depuis plus de 50 ans au cœur des préoccupations des ministres en charge de la Recherche et de l’Industrie. Aux approches de type technology push des années 1970 a succédé la prise en compte des besoins des entreprises (des PME, en particulier) dans l’organisation de ce transfert. Après le milieu de la décennie 2000, qui vit la mise en valeur des vertus de l’innovation ouverte avec la création des pôles de compétitivité et de l’Agence de l’Innovation industrielle (AII), l’effort est mis aujourd’hui sur toutes les composantes de l’innovation et sur l’accompagnement des entreprises en faisant appel à de nouvelles compétences issues notamment des sciences humaines et sociales.
Un nombre croissant d’investisseurs ne cherche plus, principalement, à gagner de l’argent en faisant fonctionner des entreprises, mais en effectuant des transactions sur les droits de propriété des entreprises. L’achat et la revente d’établissements industriels et commerciaux sont des moments privilégiés où de grosses sommes d’argent sont échangées rapidement et au cours desquels les fortunes se font et se défont. Quelles sont les conséquences de ces changements de propriété incessants sur le développement à long terme des établissements concernés et sur la prospérité (ou le déclin) de leurs parties prenantes (les salariés, les clients, les fournisseurs, les petits investisseurs et les collectivités locales) ? Nous proposons d’examiner ici ces questions à partir de l’étude du cas des investissements européens dans le bioéthanol brésilien.