MU201212347 JACQUES CHAILLEY, LA SONATE POUR VIOLON ET LES MUSIQUES POUR CORDES
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Résumé
La sonate pour violon seul que Jacques Chailley composa dans le courant du printemps 1987 est généralement considérée comme une remarquable réussite. Elle mérite certainement de faire son entrée dans la collection des belles oeuvres pour violon non accompagné et elle a d’ailleurs été inscrite au programme du concours Zino Francescatti dès sa publication par les éditions Zürfluh. Le succès en effet fut immédiatement au rendez-vous de l’oeuvre et ne s’est jamais démenti depuis sa création au Triptyque le 15 décembre 1987. Ce n’est pas tant la vanité du dédicataire qui me pousse aujourd’hui à répercuter ces échos favorables que la conviction que l’auteur a voulu donner dans cette page le meilleur de lui-même pour honorer un instrument qui fut celui de son père. Pourtant, le jour où je lui demandai s’il accepterait d’écrire une pièce pour violon solo je m’attendais à un refus. Je ne connaissais que trop la réticence des compositeurs à s’attaquer à un genre affreusement contraignant que Bach semblait s’être approprié pour l’éternité. Si j’espérais l’amener tout de même à en accepter l’idée c’est que je connaissais son intérêt pour la sonate de Bartók. Je me souvenais d’un après-concert où, dans les coulisses de Gaveau, nous avions évoqué les problèmes d’exécution que soulève cette partition. Il admirait profondément la souveraine autorité du grand musicien qui, deux siècles après Bach, avait relevé l’impossible défi en ouvrant fièrement son oeuvre sur une chaconne.