AN2014230 ART. NOTRE EXPERIENCE DANS LE TRAITEMENT DES PATHOLOGIES COMPLEXES DE L'AORTE...
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Article : Notre expérience dans le traitement des pathologies complexes de l’aorte par les stents multicouches
M. N. Bouayed (1), L.A. Bouziane (2)
(1) Professeur Mohamed Nadjib Bouayed -
Chef de service de chirurgie vasculaire à l’Etablissement Hospitalo-Universitaire d’Oran Algérie
Tél/Fax : +213 41 53 89 45, E-mail : bouayed_mohamed@yahoo.fr
(2) Bouziane Leila Ahlam
Maître assistante en chirurgie vasculaire à l’Etablissement Hospitalo-Universitaire d’Oran Algérie.
Résumé
Objectifs : Le but de notre étude est d’évaluer la place des stents multicouches dans l’arsenal thérapeutique des pathologies complexes de l’aorte chez des patients fragiles cumulant plusieurs facteurs de risques et qui sont initialement récusés pour le traitement chirurgical classique.
Matériels et méthodes : À partir de mars 2012, nous avons réalisé une étude prospective, mono centrique sur une série de 41 procédures pour 41 localisations réalisées sur 38 patients traités par des stents multicouches (SMC). La série est divisée en 4 groupes. Le premier regroupe 21 cas dont 20 anévrismes thoraco-abdominaux (AATA) classés Crawford type I : 2 cas, type II : 4cas, type III : 4 cas, type IV : 10 cas et 1 anévrisme de toute l’aorte thoracique descendante. Le diamètre moyen de ces anévrismes était de 71 mm (54 – 98mm).
Le second groupe comprend 7 cas d’anévrismes juxta et sous rénaux dont le diamètre moyen est de 73 mm [62-97mm]. Le troisième groupe comprend 5 cas de faux anévrismes. Le quatrième groupe comprend 8 cas de dissections aortiques localisées ou étendues. 3 patients ont été traités dans le même temps opératoire pour une double localisation anévrismale (thoracique et abdominale dans 2 cas et crosse plus aorte descendante dans le trois cas).
La série comporte 25 hommes et 13 femmes avec une moyenne d’âge de 63 ans (40 - 84 ans). Les procédures ont été réalisées sous anesthésie locale dans 3 cas (7,89 %), locorégionale dans 19 cas (50 %) et générale dans 16 cas (42,11 %). Le séjour hospitalier moyen était de 7 jours (4 -14 jours)
Résultats : Le succès technique initial est de 100 %. Il n’y a pas eu de paraplégie, ni d’accident vasculaire cérébral (AVC) ni d’ischémie mésentérique. Trois complications liées à la voie d’abord ont été traitées chirurgicalement avec succès. Deux patients ont eu une insuffisance rénale post opératoire, l’un a été dialysé (2,63 %).
La mortalité à 30 jours en rapport avec l’anévrisme était de 2,63 % (1 cas de rupture au premier jour postopératoire) et sans rapport avec l’anévrisme 2,63 % (un cas d’infarctus du myocarde massif le lendemain de l’intervention). Sur un suivi moyen de 12 mois (1 à 20 mois) la mortalité sans rapport avec l’anévrisme était de 25 % (9 décès) et en rapport avec l’anévrisme de 0 %. Sur les 38 localisations lésionnelles traitées et suivies, le sac anévrismal était non alimenté dans 14 cas (63,15 %) dont 6/20 cas (30 %) dans le groupe 1, 3/6 cas (50 %) dans le groupe 2, 3/4 cas (75 %) dans le groupe 3 et enfin 2/6 cas (33,33 %) dans le premier sous groupe du groupe 4. Le sac est faiblement alimenté dans 19 cas (50 %) dont 14/20 cas (70 %) dans le groupe 1, 2/6 cas (33,33 %) dans le groupe 2, 1/4cas (25 %) dans le groupe 3 et 2/6 cas (33,33 %) dans le premier sous groupe du groupe 4. Les 2 cas de dissections étendues traitées sont restés stables sans évolution anévrismale. 3 cas (7,89 %) récents sont encore à l’étude dont 1/6 cas (16/66 %) du groupe 2 et 2/6 (33,33 %) du premier sous groupe du groupe 4. Les artères viscérales sont restées perméables dans 100 % des cas.
Conclusion : Les SMC peuvent être une solution thérapeutique pour les dissections et les anévrismes complexes de l’aorte chez des patients fragiles à haut risque chirurgical. Les résultats seraient intéressants dans les faux anévrismes et les anévrismes vrais sans collatérales importantes.