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EH20147732 COMPTABILITÉ MARCHANDE ET CRÉDIT AU XVIIIe SIÈCLE
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Résumé
L’analyse d’une relation d’affaires, de plus d’une dizaine d’années, entre deux grandes maisons de négoce de Nantes et de Bordeaux, à partir du compte courant ouvert à la seconde dans la comptabilité de la première, permet d’appréhender de manière approfondie le rôle joué par la comptabilité dans les pratiques du crédit marchand et dans l’articulation monnaie scripturale- monnaie fiduciaire. La comptabilité est l’un des artefacts essentiels à la mise en œuvre du crédit marchand. Inscription du crédit et moyen de preuve de son existence, elle est aussi, simultanément, instrument de crédit et moyen de paiement. Le compte courant ouvert à un partenaire rend compte de façon continue du crédit accordé à (ou par) ce partenaire et des compensations qui s’opèrent au fur et à mesure des livraisons réciproques. Il est de ce fait le siège du règlement scriptural, le jeu d’écritures réalisant le paiement d’une dette par une créance. Mais la comptabilité permet également d’assurer le suivi des titres de crédit émis ou reçus : la monnaie fiduciaire ; le tout en liaison avec les diverses opérations réalisées. Cette étude micro-historique en livre une illustration qui, au-delà des caractéristiques propres à cette relation — nature et rythmes des échanges et donc du crédit —, conduit à des observations de portée plus générale relativement au crédit marchand, qu’il s’agisse des modes de paiement, de la circulation des lettres de change et du rôle de la banque parisienne dans le dernier tiers du XVIIIe siècle ou encore du coût du crédit. Elle met également en lumière le rôle de la comptabilité dans la construction et la pérennisation de la relation de crédit : l’artefact comptable n’est pas un simple témoin passif de cette relation, il en est acteur par le biais des rituels de redditions de comptes. Née de la pratique du crédit marchand, la comptabilité a directement participé à son expansion.