Résumé

L’article présente la nouvelle approche performantielle de la durabilité des ouvrages d’art en béton telles qu’elle est exposée dans le guide technique publié par le LCPC en mars 2010. Il décrit les 6 étapes de cette méthodologie : le choix de la durée d’utilisation de projet, la prise en compte des conditions d’environnement et les principaux risques de dégradation traités, la sélection des indicateurs de durabilité et les spécifications associées, la formulation du béton incorporant les épreuves d’étude, les épreuves de convenance et de contrôle, et la façon de constituer le point zéro de la durabilité sur ouvrage. Pour étayer cette approche et prendre la mesure des éventuelles difficultés de mise en oeuvre, la Direction Interdépartementale des Routes Centre-Est a testé cette nouvelle méthode sur deux de ses chantiers : • un viaduc en Saône et Loire à Volesvres avec la réalisation des essais induits par l’approche performantielle en parallèle d’un CCTP classique et des contrôles habituels. Cet ouvrage a également été équipé de capteurs de corrosion électrochimiques pour suivre en réel l’effet de la carbonatation et de la pénétration des chlorures ; • un viaduc dans l’Allier sur la déviation de Montluçon avec la rédaction du CCTP selon une approche de durabilité spécifiée de 100 ans via une porosité à l’eau inférieure à 12% et une perméabilité accessible aux gaz inférieure à 150 10-18 m² sans autres prescriptions que le respect des normes pour les composants. L’article conclut sur les premiers retours d’expérience sur les plans scientifique, pratique et organisationnel, ainsi que sur les retombées potentielles en matière de développement durable sur la conception des infrastructures.