Résumé

Les transformations de l’emploi et des pratiques de GRH sur les vingt dernières années ont des effets importants sur les carrières. Né aux Etats-Unis dans les années 90, le courant des carrières nomades1 propose une nouvelle conceptualisation de la carrière, qui met l’accent sur les mobilités professionnelles et notamment inter-entreprises, en contraste avec le modèle de la carrière organisationnelle (Arthur, Inkson et Pringle 1999, Cadin, Bender et Saint-Giniez 2003). Il fait débat et certains auteurs (Dany, 2002, 2003, Falcoz 2001) montrent ses limites empiriques – la carrière demeure pour beaucoup largement gérée par l’employeur – et théoriques – le courant s’inscrit dans une philosophie libérale qui donnerait un poids trop important, par rapport à la réalité, aux choix individuels. Nous souscrivons à ces réserves et n’adhérons pas à une vision « sans contraintes » des carrières. Nous pensons néanmoins que ce cadre conceptuel permet de rendre compte de réalités croissantes vécues par nos contemporains et qu’il peut être riche d’enseignements pour les individus et les employeurs, ainsi que l’argumentent Cadin et al, 2003.