L’Argentine et l’Uruguay ont entamé depuis bientôt cinq ans un conflit d’une ampleur inédite, relatif à l’installation d’usines de pâte à papier sur la rive droite de leur fleuve frontière, et à leurs effets potentiels sur la santé humaine et l’environnement fluvial. Déclenché par des acteurs locaux puis relayé au niveau gouvernemental, le différend a été porté devant la Cour Internationale de Justice : la partie argentine dénonçant le non-respect de diverses normes et traités par l’Uruguay, la partie uruguayenne dénonçant les barrages permanents établis sur le pont transfrontalier par des habitants de la ville de Gualeguaychú. Ce conflit met en lumière la complexité des mouvements sociaux argentins contemporains, et leur capacité à influencer profondément l’action du gouvernement dans le domaine environnemental. Il démontre également la difficile émergence d’un agenda environnemental commun aux pays du MERCOSUR, notamment dans la définition de normes communes de régulation des méga-investissements agricoles et sylvicoles qui bouleversent actuellement les territoires de la région.
Alors que l’on s’interroge sur l’entreprise du XXIe siècle et sur « l’entreprise post-crise », il n’est pas inutile de revenir sur l’origine de l’entreprise du XXe siècle. Dans quelles conditions celle-ci est-elle née ? Qu’est-ce qui explique les formes qu’on lui connaît ? Et quels en sont les fondements qui pourraient, aujourd’hui, être remis en cause ? Berle et Means apportent un éclairage historique intéressant puisque leur ouvrage The Modern Corporation and Private Porperty (1932) analyse l’apparition de l’entreprise moderne au début
du XXe siècle.