Résumé

Le Mexique traverse une grave crise de sécurité ayant fait 60 000 morts depuis décembre 2006 - date du début de la militarisation de la lutte contre les cartels - ce qui en fait le « conflit » le plus meurtrier en cours à l’échelle mondiale1. Il oppose d'une part les entités criminelles, dont les 60 000 morts sont essentiellement issus2, et l’État fédéral. L’assassinat de 21 maires3 et 18 journalistes, le recours croissant aux voitures piégées, grenades, lance-missiles portatifs (MAN PADS) et aux actions ciblant des innocents de 2010 à 2011 caractérisent de plus le recours à une stratégie de la tension dans l'opposition à Mexico. Pour autant, la véritable puissance4 de ces entités criminelles ne se mesure pas en actions violentes mais dans leur rôle économique et social, donc politique, au sein d’un pays de 112 millions d’habitants, 14e puissance mondiale, pôle pétrolier et touristique majeur.