Introduction

Les mouvements de protestation que connaît le monde arabe depuis le
début de l’année 2011 sont motivés par des revendications économiques
(coût de la vie, chômage, transports publics, accès au logement, aux
soins médicaux, à l’éducation, à l’eau potable, etc.), politiques (liberté
d’organisation – politique, syndicale et culturelle –, État de droit, élections
libres et régulières, liberté de la presse, indépendance de la magistrature,
etc.) et morales (rejet de la corruption et de la prévarication, abolition des
monopoles, respect de la part des forces de l’ordre, considération vis-à-vis
des valeurs sacrées – religion, patrie, coutumes –, etc.). Ces revendications
de natures diverses se sont rejointes puis entretenues mutuellement,
comme cela a pu être observé dans les différents pays arabes touchés par
la protestation. Si le trait est général, la particularité réside dans les dosages
entre ces différentes demandes qui varient selon les situations et reflètent
les paramètres inhérents à chaque type de crise.