MM201221230 Tunisie post-Ben Ali : le réveil des solidarités triba les ? Ret
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Introduction
Depuis la fuite du président Ben Ali, le 14 janvier 2011, les Tunisiens
se cherchent un destin commun. Le devoir d’allégeance au défunt partiÉtat,
le RCD 1, le clientélisme et la répression avaient fait taire bien des
divisions et des revendications, souvent légitimes, jusqu’à ce que cellesci
embrasent le pays au lendemain de l’immolation du jeune Mohamed
Bouazizi, le 17 décembre 2010. Maintenant que le régime benaliste est
tombé et que les forces de l’ordre, discréditées, ont déserté l’espace public,
les fractures sociales, politiques, économiques et régionales refont surface.
On se compte, on se jauge, on se défie, de mouvements de grèves et défilés
de l’UGTT 2 en opérations d’intimidation des salafistes. Et le résultat des
élections à l’Assemblée constituante, en octobre 2011, plaçant les islamistes
d’Ennahdha en première position, n’a fait qu’exacerber les antagonismes
et les rancoeurs : islamistes contre gauchistes ; partisans de la charia contre
défenseurs d’un État « civil », pour ne pas dire laïc ; jeunes « révolutionnaires »
contre représentants de la classe politique ; déshérités de l’intérieur 3 contre
privilégiés du Sahel 4 ; « bédouins » contre beldis 5, etc.