Introduction

En réajustant sa politique pro-occidentale conçue et appliquée jusque-là
de façon linéaire depuis la Seconde Guerre mondiale, la Turquie ouvre une
nouvelle ère dans son approche des relations internationales. En effet, elle
a commencé ces dernières années à multiplier les initiatives tous azimuts,
notamment une politique de règlement de litiges parfois séculaires avec
ses voisins (la Syrie, l’Irak, la Grèce et Chypre, et surtout l’Arménie) ; une
politique de médiation entre Israël et la Syrie, l’Iran et l’Occident ; une
expansion commerciale des plus modestes (100 millions de dollars avec le
Liban) aux plus ambitieuses (100 milliards de dollars avec la Russie) ; une
politique d’approvisionnement énergétique à l’intersection du Caucase,
de l’Iran, de l’Irak, de la Russie et de l’Europe occidentale ; une politique
audacieuse d’abolition des visas (avec le Liban, la Syrie, la Jordanie et même
l’Arabie Saoudite et la Russie).