Le but de ce papier est d’interroger la pertinence de la « gouvernance » appliquée à la région méditerranéenne. La « gouvernance » est le plus souvent décrite comme une notion floue, utilisée dans un sens normatif : la « bonne gouvernance ». Cela conduit beaucoup de chercheurs à rejeter cette notion et à lui dénier tout caractère heuristique ou conceptuel. Pourtant, le terme s’impose dans le langage courant et même ceux qui se refusent à l’utiliser sont confrontés à son utilisation ou à sa récurrence dans la littérature.
Un nombre croissant d’investisseurs ne cherche plus, principalement, à gagner de l’argent en faisant fonctionner des entreprises, mais en effectuant des transactions sur les droits de propriété des entreprises. L’achat et la revente d’établissements industriels et commerciaux sont des moments privilégiés où de grosses sommes d’argent sont échangées rapidement et au cours desquels les fortunes se font et se défont. Quelles sont les conséquences de ces changements de propriété incessants sur le développement à long terme des établissements concernés et sur la prospérité (ou le déclin) de leurs parties prenantes (les salariés, les clients, les fournisseurs, les petits investisseurs et les collectivités locales) ? Nous proposons d’examiner ici ces questions à partir de l’étude du cas des investissements européens dans le bioéthanol brésilien.