Résumé
En 1917, H. W. Anderson isolait du tractus digestif, 113 souches de levures parmi lesquelles une nouvelle espèce qu’il nomma Cryptococcus glabratus (4). Il décrivit cette espèce comme suit :
« Morphologie : au sein des colonies jeunes, les cellules sont de forme ovale ou elliptique, et de taille et forme assez uniforme ; dans colonies plus âgées les cellules sont rondes, ovales ou elliptiques, et de forme et taille plus variables. Le bourgeonnement se produit à l’extrémité de façon centrée ou latérale. Il n’y a pas de cellules allongées ou des éléments d’hyphes. La taille des cellules est 3 à 4,5 µm.
Culture : sur milieu solide au glucose les colonies sont filiformes, luisantes, bombées, lisses et de couleur blanc de craie. Dans les anciennes cultures de la surface reste lisse et le bord net.
La pousse est lente sur les milieux solides et en milieu liquide la culture reste claire sans formation de pellicule.
Caractères physiologiques : la fermentation du glucose et du lévulose est rapide. Les autres sucres ne sont pas fermentés. Le milieu au lait de tournesol devient légèrement alcalin. Il n’y a pas de changement notable d’acidité dans des milieux au sucre. La gélatine n’est pas liquéfiée. La culture a été isolée à partir des excréments humains.
En 1938, Lodder et Vries, appelèrent cette levure Torulopsis glabrata, sur la base de son incapacité à produire du pseudomycélium et de ses caractéristiques morphologiques et physiologiques semblables aux levures du genre Torulopsis et différentes de celles des levures du genre Cryptococcus. La capacité à produire des pseudo-hyphes a été considérée comme n’étant pas une un caractère fiable pour distinguer le genre Candida en 1979. Il a été alors proposé que T. glabrata soit classé dans ce genre et soit nommée Candida glabrata (43). A ce jour aucune reproduction sexuée n’a été mise en évidence pour cette espèce
Malgré son appartenance au genre Candida, l’analyse phylogénétique des séquences nucléotidiques 18S, 5,8S /ITS et 26S des l’ADNr, indique clairement son étroite relation avec le groupe des Saccharomyces et des Kluyveromyces. C. glabrata se situe au sein du clade des Nakaseomyces qui comprend également Candida bracarensis, Candida nivariensis, Candida castelii, Nakaseomyces delphensis (syn. Kluyveromyces delphensis) et Nakaseomyces bacillisporus (syn. Kluyveromyces bacillisporus (3, 27, 71).