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EH20147738 LES DÉBUTS DE LAFFACTURAGE EN FRANCE, 1961-1973
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Résumé
En plein essor depuis la crise de 2007-2008, l’affacturage, c’est-à-dire la gestion et le paiement anticipé des créances, est longtemps resté une technique de financement confidentielle voire cachée. Pourtant, pratique alternative au crédit inter-entreprises, il permet de minimiser les risques liés à l’allongement des délais de paiement et aux créances impayées. En revenant sur les conditions d’implantation de l’affacturage en France au début des années 1960, cet article s’attache à en identifier les enjeux, les principaux acteurs, ainsi que les entreprises qui y recourent. Il apparaît ainsi que les affactureurs américains, soucieux de profiter du programme Kennedy de croissance des exportations, jouent un rôle majeur dans sa réimplantation en Europe lors de la construction du Marché commun. Face à ces initiatives visant la création de nouvelles sociétés de factoring, les autorités financières françaises sont partagées. Les risques d’inflation de crédit à court terme et de « dépersonnalisation » du crédit les conduisent à la plus grande prudence. Mais la nécessité d’encourager les exportations et la modernisation du crédit à court terme aboutissent à sa reconnaissance officielle en 1973. L’affacturage connaît toutefois un développement initial limité voire marginal. Les PME hésitent à utiliser un mode de financement plus coûteux que l’escompte. S’ajoute la crainte de l’immixtion de l’affactureur dans le « secret des affaires ». Aussi les entreprises qui y recourent le font-elles souvent en dernier recours. Devenu dès lors synonyme d’entreprises en difficultés, l’affacturage peine à combler ce déficit d’image. La restauration de cette image, qui soulève la question-clé de l’introduction d’un tiers dans la relation-clients, demeure ainsi jusqu’à aujourd’hui une préoccupation constante des acteurs d’un secteur en pleine mutation.