Résumé

2012 est une année à marquer d’une pierre blanche pour la République démocratique populaire lao tant les satisfactions ont été nombreuses du côté de Vientiane. Le 11 juillet, Hilary Clinton est la première secrétaire d’État américaine à se rendre en visite officielle au Laos depuis John Foster Dulles en 1955. Le 26 octobre, l’accord d’accession à l’Organisation mondiale du commerce de la RDP lao a été approuvé par le Conseil général de l’OMC, plus de 15 ans après le dépôt de la demande. Les 5 et 6 novembre a eu lieu à Vientiane le 9e sommet des Chefs d’État et de gouvernement de l’Asia Europe Meeting (ASEM), qui compte 51 pays membres, soit la quasi-totalité de l’Europe et de l’Asie-Océanie, ce qui représente près de la moitié du PIB et de la population mondiale ainsi que du commerce planétaire. Alors qu’au soir de la clôture du sommet de l’ASEM le Laos semblait avoir conquis la communauté internationale après des années de séduction en lien avec son ouverture et sa croissance économique (8,3 % en 2012), les critiques internationales (ONG, États, bailleurs de fonds) se multiplient depuis ce moment-là envers les dirigeants du pays avec en point d’orgue le communiqué de presse du 24 mars dernier de John Kerry, le nouveau secrétaire d’État américain, mettant en garde Vientiane contre la « résurgence des souvenirs d’une époque révolue ». Comment expliquer ce désaveu en seulement quelques semaines?