Résumé

Dans les neuf départements créés en 1795 à partir des territoires des anciens Pays-Bas autrichiens et de la principauté de Liège, l’occupation française, prolongée jusqu’en 1815, s’est accompagnée de progrès industriels qui lui sont en partie liés. Certes les antécédents étaient propices, du fait de l’abondance du bois, des minerais métalliques et de l’ancienneté de la tradition manufacturière. Mais l’intégration à un vaste espace économique libre de barrières douanières et protégé de la concurrence britannique, les besoins des armées, la préparation, au début de la période, d’une invasion de l’Angleterre et l’essor qui en résulta pour le port d’Anvers ont stimulé la production. Les entreprises ont aussi profité d’ingénieurs et de techniciens mieux formés, souvent issus de l’École des mines de Geislautern, en Sarre, de la sollicitude des pouvoirs publics, des récompenses distribuées par la Société d’encouragement à l’industrie nationale. Ce sont surtout les secteurs des mines, de la métallurgie ferreuse et non ferreuse, de la construction mécanique qui ont réalisé des progrès, anticipant sur la révolution industrielle dont la Belgique sera le théâtre dans les premières décennies du XIXe siècle.