BC2015232 PASTEURELLA
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Résumé
L’inclusion d’une espèce ou d’un groupe de bactéries dans les genres Actinobacillus, Pasteurella et Haemophilus a pendant longtemps été admise sur des similarités phénotypiques et des points communs dans la pathogénie des souches (animal hôte, caractéristiques cliniques). Par la suite ces traits communs n’ont plus été pris en considération, au profit de méthodes de chimiotaxonomie et de classification par taxonomie numérique (Talbot & Sneath, 1960 ; Sneath & Johnson, 1973 ; Mannheim et al., 1978). Devant l’augmentation du nombre de taxons décrits et les imprécisions portant sur la classification et la nomenclature de ces trois genres, Pohl a proposé en 1981 de les regrouper, ainsi qu’un certain nombre de taxons apparentés, dans une famille des Pasteurellaceae (Pohl, 1981). Initialement composée de ces trois seuls genres, cette famille s’est progressivement élargie et regroupe actuellement dix-huit genres : Actinobacillus, Aggregatibacter, Avibacterium, Basfia, Bibersteinia, Bisgaardia, Chelonobacter, Gallibacterium, Haemophilus, Histophilus, Lonepinella, Mannheimia, Necropsobacter, Nicoletella, Otariodibacter, Pasteurella, Phocoenobacter et Volucribacter (Euzéby & Parte, 2013). Il est à noter que dans la dernière édition du Bergey’s Manual of Systematic Bacteriology la famille des Pasteurellaceae est élevée au rang d’ordre sous le nom de Pasteurellales (Garrity, Bell & Lilburn, 2005). L’introduction des techniques moléculaires en taxonomie bactérienne à partir des années 1970 et les données d’homologie génomique obtenues ont permis une nouvelle approche afin de mieux définir la position des genres les uns par rapport aux autres. Leur délimitation est en constante évolution et un certain nombre d’espèces initialement décrites sur la base de caractères phénotypiques comme appartenant au genre Pasteurella ont été successivement transférées dans les genres Actinobacillus (Mutters, Pohl & Mannheim, 1986), Mannheimia (Angen et al., 1999), Gallibacterium (Christensen et al., 2003), Avibacterium (Blackall et al., 2005) et Bibersteinia (Blackall et al., 2007). Ce travail de classification au sein de la famille se poursuit avec un risque de confusion entre anciennes et nouvelles nomenclatures. Ces bouleversements taxonomiques entraînent une situation souvent inconfortable pour le microbiologiste clinique, mais cet effort de classification est indispensable pour fournir la base la plus sûre à tous les travaux portant sur la virulence, l’écologie, l’épidémiologie, les méthodes de diagnostic et de prévention (Gautier et al., 2005).