Résumé

Dans la préface à ses Florilèges d’analyse, rassemblement d’articles publié ou réédités dans les années 1980, Jacques Chailley avait tenu à rappeler que « chiffrer les accords ou mettre des lettres A B C D sur tous les thèmes d’une partition n’est pas analyser une oeuvre, même si ce fastidieux exercice est parfois nécessaire dans la phase préliminaire ». Puis, après n’avoir pu s’empêcher de délivrer quelques traits d’une polémique aujourd’hui datée à l’encontre du jargon musicologique alors en plein essor, il proposait l’alternative suivante : Analyser un texte, c’est d’abord, pensons-nous, de replacer dans les conditions de sa composition, puis refaire mentalement le travail du compositeur et enfin exposer au lecteur (ou à l’auditeur) ce qu’il lui sera nécessaire de savoir ou d’observer pour que, lorsqu’il écoutera ensuite l’ouvrage, il puisse ne rien laisser perdre de ce que l’auteur a voulu exprimer1.