MM201020530 Vers une polarisation durable de la vie politique libanaise ?
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Introduction
Les élections législatives libanaises ont rendu leur verdict le 7 juin
2009, avec une victoire inattendue de la « majorité pro-occidentale 1 ».
Elles ont consacré une polarisation presque parfaite entre deux camps,
ce qui est quasiment une première au pays du Cèdre sinon dans le monde arabe 2.
Dès lors, il n’est pas inintéressant de s’interroger sur la pérennité
éventuelle de ce phénomène, qui a pu se mettre en place depuis 2006 à
cause de deux événements : d’une part, le boycott des institutions par les
deux formations chiites (Amal et le Hezbollah) suite à la mise en place
progressive du Tribunal Spécial pour le Liban et le basculement dans
l’opposition du Courant patriotique libre (CPL) à dominante chrétienne
de Michel Aoun ; d’autre part, parce qu’il s’estimait, entre autres griefs,
négligé par la majorité. Ce dernier a ainsi signé un document d’entente
avec Hassan Nasrallah qu’il a pourtant longtemps combattu sur le plan
politique. Cette évolution majeure, à cause de ses nombreuses implications
potentielles au plan local ou régional, fera ainsi l’objet d’une analyse
préalable. Puis, il conviendra de rappeler que la cohésion de la majorité est
extrêmement fragile, essentiellement à cause des tergiversations de Walid
Joumblatt qui s’expliquent en partie par la politique de décrispation que
tente d’impulser Barack Obama, rendant ainsi incertaine la confrontation
des deux camps.