Résumé

Les variations de température de la surface urbaine sont difficiles à évaluer à partir des seules mesures in situ. En complément, la couverture globale de la télédétection satellitaire permet de documenter les caractéristiques de surface, de mesurer le gradient de température et d’estimer certaines variables du bilan énergétique. Des observations satellitaires multi-capteurs des régions de Marseille (juin juillet 2001) et de Paris (canicule d’août 2003) sont utilisées pour analyser les variations spatio-temporelles des températures de surface. Des statistiques thermiques sont déduites de séries d’images infrarouges NOAAAVHRR et interprétées en fonction du mode d’occupation des sols et de leurs propriétés physiques extraits d’une image SPOT-HRV. Ces données révèlent, pour Paris, le contraste entre un îlot de chaleur nocturne au centre ville, lié à la densité du bâti et à l’absence d’évapotranspiration, et de multiples anomalies thermiques diurnes en banlieues industrielles, liées au rayonnement direct et à la faible inertie thermique des surfaces. Les images nocturnes confirment l’importance de l’élévation des températures minimales dans le processus de canicule. A Marseille, l’intensité de la température est aussi conditionnée par la distance à la mer et par son régime de brise. Ces résultats démontrent l’importance de la télédétection satellitaire pour l’analyse des processus physiques qui déterminent les climats urbains ainsi que pour leur surveillance et la gestion de leur impact.

Mots-Clés

Télédétection satellitaire, Climats urbains, Bilan énergétique de surface, NOAA-AVHRR, SPOTHRV.