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EM2012231 ÉVALUATION ÉCONOMIQUE A PRIORI DU DÉPISTAGE DE LA RÉTINOPATHIE DIABÉTIQUE
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Résumé
Contexte : La rétinopathie diabétique (RD) est la cause la plus fréquente des cécités observées chez les personnes de moins de 60 ans dans la population générale. L’objectif de la recherche était d’évaluer la pertinence du dépistage préventif de la rétinopathie diabétique par photographie du fond d’oeil et ses modalités de mise en oeuvre. Méthodes : Un modèle de Markov a été construit pour évaluer l’efficacité de 17 stratégies. Le modèle simule le devenir d’une cohorte de patients avec ou sans rétinopathie diabétique, sur une période de 10 ans. Quatorze états de santé sont décrits dont six reproduisent l’histoire naturelle de la maladie : « Pas de rétinopathie », « Rétinopathie de fond », « Rétinopathie préproliférante débutante », « Rétinopathie à hauts risques », « Déficience visuelle sévère » et « Décès ». Trois critères ont été retenus pour définir les stratégies alternatives de dépistage : le type de matériel utilisé dans le cadre du dépistage organisé (caméra non mydriatique avec ou sans dilatation) et à l’occasion d’un dépistage individuel (biomicroscopie), le rythme (annuel, biennal ou triennal) et le seuil d’adressage au spécialiste en fonction du stade de sévérité de la maladie. Les probabilités de transition annuelles ont été estimées à partir de la Liverpool Diabetic Eyes Study (LDES). Les calculs de coûts ont été réalisés en se plaçant du point de vue des dépenses de prévention et de soins ophtalmologiques financées ou remboursées par l’assurance maladie. Les tarifs ont été extraits de la base de données Amélie. Un taux d’actualisation de 4% par an a été appliqué aux données de coûts et d’efficacité. Le nombre de déficiences visuelles sévères évitées a été choisi comme critère clinique. L’efficience a été défini en termes de processus de production. Une analyse de sensibilité déterministe a été conduite. Résultats : Six stratégies sont finalement apparues comme étant efficientes : le dépistage biennal par caméra non mydriatique avec dilatation et seuil d’adressage au spécialiste > à 10 sur le score LDES, le dépistage biennal par caméra non mydriatique avec dilatation et seuil d’adressage > à 20 sur le score LDES, le dépistage annuel par caméra non mydriatique avec dilatation et seuil d’adressage > à 30 sur le score LDES, dépistage annuel par caméra non mydriatique sans dilatation et seuil d’adressage au spécialiste > à 10 sur le score LDES, et le dépistage opportuniste biennal ou triennal. Le dépistage opportuniste annuel tout en étant efficient, constitue la stratégie la moins efficace et la moins coûteuse. Le coût moyen cumulé par patient sur 10 ans est compris entre 277€ (dépistage triennal par caméra non mydriatique avec dilatation) et 477€ (dépistage annuel par caméra non mydriatique sans dilatation). Le pourcentage de déficiences visuelles sévères évitées est compris entre 35% (dépistage triennal par caméra non mydriatique avec dilatation) et 58% (dépistage opportuniste annuel). Conclusion : notre étude a permis de mettre en évidence 6 stratégies efficientes. Bien qu’il ne soit possible de les départager en l’absence de définition d’un seuil d’effort collectif socialement acceptable, une simple analyse de productivité raisonnée nous a amené à recommander le choix de trois d’entre elles en première intention. Le dépistage en population générale ne se justifie que s’il atteint des taux de participation beaucoup plus élevés que ceux observés actuellement.
Mots-clés :
Rétinopathie diabétique, dépistage en population, modèle multi-cohorte fermé.