Cet article pointe la question de la prise de vue photographique comme ressource d’une ethnographie visuelle des organisations. La photographie en tant qu’objet de curiosité, de discussion et de confrontations intersubjectives peut en effet profiter au chercheur dans son engagement sur des terrains de plus en plus soucieux de leur « image ». Elle devient une ressource d’échange de vues et un outil pour faire émerger les arrière-plans du travail des membres des organisations étudiées. À partir d’une présentation du domaine de la sociologie visuelle, sousdiscipline qui prône l’usage des images pour l’enquête de terrain, l’article offre un aperçu méthodologique de l’utilisation de la photographie comme catalyseur de la relation avec les enquêtés et comme moyen de stimulation de la parole lors des entretiens ethnographiques.
Un nombre croissant d’investisseurs ne cherche plus, principalement, à gagner de l’argent en faisant fonctionner des entreprises, mais en effectuant des transactions sur les droits de propriété des entreprises. L’achat et la revente d’établissements industriels et commerciaux sont des moments privilégiés où de grosses sommes d’argent sont échangées rapidement et au cours desquels les fortunes se font et se défont. Quelles sont les conséquences de ces changements de propriété incessants sur le développement à long terme des établissements concernés et sur la prospérité (ou le déclin) de leurs parties prenantes (les salariés, les clients, les fournisseurs, les petits investisseurs et les collectivités locales) ? Nous proposons d’examiner ici ces questions à partir de l’étude du cas des investissements européens dans le bioéthanol brésilien.