MC20122946 LE RENOUVEAU RELIGIEUX DU CONFUCIANISME EN CHINE : UNE REVUE DES DÉBATS ACADÉMIQUES RÉCENTS
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Résumé
Lorsque l’on aborde la question du confucianisme en Chine continentale, on entre d’emblée dans plusieurs débats, dont celui portant sur son contenu (les éléments composants la doctrine confucéenne) et celui sur sa nature (le confucianisme est-il une religion ou bien un système philosophique ?). Il existe aussi un débat qui chapeaute les deux précédents, soit celui de la terminologie, par exemple comment peut-on traduire la notion de Ru (儒) et comment rendre compte de concepts comme celui de « religion », lorsque l’on aborde le débat sur la nature du confucianisme, en chinois ? Parle-t-on de Jiao (教), d’enseignement ou de doctrine, ou encore de Zongjiao (宗教), qui fait plutôt référence aux superstitions (Mixin, 迷信) et aux enseignements religieux sectaires ? Ces débats prennent de plus en plus d’importance en Chine depuis le début des années quatre-vingt (réformes et ouvertures), c’est-à-dire depuis une certaine remise en question des idéaux communistes, marxistes et maoïstes. Les intellectuels chinois, en plus d'avoir un nombre croissant d'échanges avec Taiwan sur ces questions, notamment avec Mou Zongsan (牟宗三) ou encore Li Ruiquan (李瑞全), discutent de l'importance ainsi que des possibles développements et fonctions du renouveau confucéen en Asie. Ces débats et échanges sont essentiels surtout lorsqu'il y a possibilité d'instrumentaliser le discours à des fins politiques, comme dans le cas de l'adéquation entre les « valeurs confucéennes », l'autoritarisme dans la notion de « valeurs asiatiques1 ». C’est précisément l’intérêt de cette étude que de revisiter ces débats.