IB20132330 PEUT-ON ACCEPTER LES PROGRÈS EN SCIENCES BIOMÉDICALES SANS PROGRÈS EN ÉTHIQUE ?
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Résumé
Les progrès des sciences biomédicales ont été émaillés dès le milieu du XXe siècle par l’émergence de la bioéthique, qui a façonné le cadre moral de leur application à la recherche ainsi qu’à la clinique. Peut-on pour autant considérer l’avènement de la bioéthique comme une forme de progrès marquant les avancées des sciences biomédicales d’une empreinte éthique adéquate? L’argument proposé dans ce chapitre part du constat que, loin d’être une marque de progrès, le développement de la bioéthique court le risque de favoriser, à l’image de la science moderne, une dissolution des liens unissant éthique et médecine, privant ainsi cette dernière des dimensions humanistes qui soustendent les responsabilités qui lui incombent. Face à ce possible écueil, cette contribution propose d’envisager comme figure du progrès moral, consubstantiel au développement des sciences biomédicales, une démarche éthique conçue comme un mode d’intervention sociale qui pose les jalons d’une éthique de responsabilité intégrant la perspective bioéthique au sein d’une approche herméneutique et délibérative portant, à l’aune d’une démarche prudentielle, une attention particulière aux diverses sources de normativité de l’agir médical en situation. Il est suggéré que cette approche éthique est source de progrès dans la mesure où elle constitue une attitude de veille indispensable, à laquelle les sciences biomédicales peuvent s’adosser lors de leurs avancées en vue d’assurer le maintien du lien fondamental qui unit éthique et médecine.
Mots-clés :
ethique médicale, pratique médicale, aspect historique, progrès.