Résumé
La définition donnée au« biofilm » a évolué au fil des ans, depuis celle initialement proposée par Bill Costerton et ses collaborateurs en 1978 (Costerton et al., 1978). Le consensus actuel définit un biofilm comme étant une communauté de microorganismes liés de manière irréversible à un substrat, qui sont ancrés dans une matrice de substances polymériques extracellulaires quils ont sécrétée ; ces microorganismes sont dits « sessiles » et présentent un phénotype modifié, en particulier en terme dactivités métabolique et transcriptionnelle (Donlan et Costerton, 2002). Tous les microorganismes sont capables de former un biofilm. En pathologie humaine, les biofilms fongiques ont initialement et principalement été étudiés pour leur implication dans les infections associées aux dispositifs médicaux implantés. En fait, les microorganismes évoluent le plus souvent dans la nature sous un mode de vie biofilm et non planctonique. Ce constat a permis ces dernières années détablir des parallèles entre les modalités de développement des microorganismes dans le corps humain et dans la nature, contribuant ainsi à expliquer un certain nombre déchecs thérapeutiques et dinfections récidivantes, en particulier dans le cas des infections chroniques. En effet, alors que les microorganismes planctoniques sont classiquement sensibles aux agents antifongiques et antiseptiques ainsi quaux mécanismes de défense naturels tels quanticorps et phagocytes, il nen nest pas de même pour les microorganismes sessiles qui développent une résistance vis-à-vis des drogues et du système immunitaire. Dès lors, les biofilms constituent des réservoirs microbiens capables de relarguer des microorganismes, isolés ou en amas, qui initieront ou entretiendront une infection. Létat actuel des connaissances sur la formation et la physiologie des biofilms de Candida, mais aussi plus généralement des biofilms fongiques, repose principalement mais non exclusivement sur des modèles de biofilms associés à des surfaces inertes.