Article : Vers une utilisation éthique des systèmes d’information en santé

J. BERANGER*, P. LE COZ**

* Keosys - UMR ADÉS 7268 – AMU/ EFS/ CNRS
** Département des sciences humaines, faculté de médecine Timone - UMR ADÉS 7268 – AMU/ EFS/ CNRS

Résumé

Les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) sont en train de transformer l’exercice de la médecine. Les systèmes d’information (SI) paraissent complexes à la plupart des usagers. Quelles sont les données hébergées ? A qui peut-on les transférer ? Force est de constater que les patients autant que les professionnels de santé ont du mal à se repérer dans ces nouveaux dispositifs tentaculaires d’échanges dématérialisés. Les médecins doivent-ils communiquer au moyen de supports électroniques avec les patients? Comment communiquent-ils entre eux ? Les données de santé qui circulent sur les réseaux sont-elles sécurisées ?

Face à ces enjeux, une vision éthique apparaît nécessaire afin de retrouver de la cohérence et du sens dans l’utilisation de cette technologie. Cette réflexion éthique renvoie à un système de valeurs pour lesquelles sont associées quatre principes éthiques universels : l’autonomie, la bienfaisance, la non-malfaisance et la justice. A partir de cela, un Espace éthique, basé sur les finalités, les valeurs, les règles, les normes et les limites, est réalisé. Ce cadre éthique s’appuie également sur le comportement et les attentes des utilisateurs. Il constitue les conditions suffisantes pour l’acceptation d’une contingence tournée vers les SI. Ce cheminement de pensée éthique s’illustre par l’élaboration d’un « cube éthique d’une contingence acceptée ». Dans cette perspective d’analyse des SI, un développement humain et social s’opèrent afin d’aboutir à une légitimation de la réflexion éthique. L’étude des SI s’oriente alors vers le service à la personne, l’ouverture à la relation et au sens.