Résumé

La construction des lignes à grande vitesse en france a vu le bipoutre mixte s’imposer comme le champion économique incontesté du franchissement de moyenne portée. Au fur et à mesure des années, différentes améliorations ont été portées à la conception d’origine. La principale évolution de la conception porte sur le contreventement inférieur de ce type de tablier. Les contreventements métalliques traditionnels ont été remplacés progressivement au début des années 2000 par des éléments de hourdis inférieurs en béton armé, préfabriqués et discontinus et connectés à la partie inférieure des poutres. Le rôle de ces éléments était d’améliorer le comportement en torsion (effet caisson) et la réponse dynamique de l’ouvrage (augmentation de la masse). Aujourd’hui, la SNCf, Eiffage TP et Eiffage CM, dans le cadre de la LGV Bretagne Pays de Loire, étudient une amélioration du système : le hourdis inférieur est rendu continu sur les zones sur appui intermédiaire pour exploiter au maximum la mixité de la structure. Cette solution est couplée à une nouvelle conception compatible des cadres transversaux du tablier, qui autorise également le passage sans démontage des outils de coffrage glissants du hourdis supérieur, ce qui permet des gains sur le temps de coulage de la dalle du tablier. Les gains de matière sont significatifs dans les zones d’appui (où auparavant, seules les poutres permettaient la reprise des sollicitations). Aujourd’hui, la prise en compte du béton du hourdis inférieur dans la flexion longitudinale réduit les quantités d’acier de structure à mettre en oeuvre sur ces zones d’appui et augmente la rigidité de la structure, pour un meilleur comportement dynamique général. Cette étude, réalisée sur trois viaducs a également permis d’étudier les possibilités de réduction de la hauteur des tabliers, autorisant ainsi des franchissements moins contraints par le dégagement des gabarits sur les voies inférieures.