MU2014431 Art. Entre mémoire et cosmopolitisme, un espace de création musicale chez Philippe Hersant
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Résumé
Au-delà de la question d'une présence ou non d'un « style français », des liens apparaissent entre les oeuvres des compositeurs Philippe Hersant (né en 1948), Jean- Louis Florentz (1947-2004) et Olivier Greif (1950-2000). Ainsi peut-on, au travers d'une réflexion s'appuyant sur Patmos pour orchestre à cordes de Hersant, Qsar Ghilâne pour orchestre de Florentz, et le Concerto pour violoncelle et orchestre de Greif, envisager une lecture croisée selon deux dimensions :
- une dimension historique qui aboutit, grâce à une mémorisation et une sacralisation des maîtres du passé proches et lointains, à une écriture citationnelle consciente et assumée ;
- une dimension géographique, avec l'attirance pour les musiques extra européennes qui est associée à une recherche de fraternité et d'humanité entre les peuples.
Le ciment de ces deux dimensions est avant tout esthétique. Il relève de l'intériorité des compositeurs mis en présence, et de leur mise en oeuvre « technique » d'une superposition de l'usage libre de la raison à une certaine forme d'hallucination sonore. En effet, alors que en marge de tout systématisme de langage, la musique de Hersant, évoluant dans l'angoisse d'un vertige, s'installe comme chez Debussy, « dans la forme au fur et à mesure de son travail » (Philippe Manoury), celle de Florentz se construit avec assurance sur la base d'une syntaxe précise et assumée. Les oeuvres de Greif quant à elles, s'affirment, de l'aveu même de leur auteur, comme un monde sonore marqué par l'évidence.