Résumé

La situation contemporaine semble à tout le moins paradoxale. Elle voit, en effet, se multiplier tout à la fois les opportunités de coopération entre la République Populaire de Chine (RPC) et la République de Chine (Rdc, Taiwan) – ECFA, East China Sea Peace Initiative – et les situations de tensions (zone de contrôle aérien, querelle sur les Daoyu, menaces de sanctions économiques dès que la question de l’indépendance de Taiwan (à travers son armement militaire ou les débats identitaires) refait surface. Il apparaît que face à une coopération aussi étroite – Pékin est le premier partenaire économique de Taiwan et Taipei et le huitième de la Chine – le questionnement sur la nature des systèmes économiques ne peut être omni. D’une part, car cela pose la question des divergences mais aussi celle de la convergence des modèles compte tenu des liens entre les deux pays. Même si en Occident le développement chinois est souvent présenté comme reprenant les « recettes » qui avaient fait le miracle taiwanais, les stratégies de développement demeurent différentes et dans la philosophie et dans la pratique. Car, in fine, elles divergent quant à l’objectif que les deux systèmes assignent à une politique économique. On assimile souvent le développement taiwanais au modèle nippoasiatique. S’il est vrai que Taiwan partage un certain nombre de caractéristiques avec les pays de la région, il nous semble, pour autant, abusif de prêter à Taiwan un modèle de gouvernance économique proche de celui de la Chine ou même de la Corée ou du Japon.