Résumé

L’utilisation en sciences sociales de séries chronologiques longues est relativement courante. Elle s’est spécialement développée dans les années 1950 à 1980, lorsque, sous l’influence d’économistes comme S. Kuznets et des historiens de l’École des Annales, des chercheurs des deux disciplines ont su collaborer pour développer des programmes d’histoire quantitative articulant sources historiques et comptabilité nationale moderne. Cette tendance a culminé en France avec les travaux de Carré, Dubois et malinvaud, Lévy-Leboyer et Bourguignon ou toutain. Depuis, les méthodes historiques comme les économies ont profondément changé : d’un côté le succès de la micro-histoire et la réticence croissante envers les analyses historiques macro-économiques ou macro-sociales ont conduit à recentrer le récit historique sur les acteurs individuels ou, à tout le moins, à baser les travaux historiques sur des données individuelles ; de l’autre, le rôle croissant des marchés financiers et la globalisation posent de nouvelles questions à l’historien.