Introduction

Les structures étatiques et les sociétés civiles sont animées de dynamiques
propres, souvent opposées mais parfois en synergie, et ce rapport dialectique
de confrontation ou de correspondance, selon les cas, retiendra l’attention
en vue d’apprécier les inerties et les évolutions d’une zone soumise à de
multiples problèmes. Les tensions entre États et sociétés, en dehors des
facteurs endogènes, seront ensuite évaluées à l’aune des influences étrangères
et internationales qui jouent un rôle important, objectif ou émotionnel, dans
les stratégies des acteurs. On notera que les sociétés civiles moyen-orientales
sont en général actives et structurées à égale proportion de l’impotence
des États qui ne tolèrent pas de concurrence politique en raison de leur
autoritarisme (que la domination soit traditionnelle ou charismatique, selon
Weber) 1. Alors que la République française récusa longtemps la légitimité
des corps intermédiaires par crainte d’affaiblissement, ce fut en prenant
acte du fait syndical et associatif que l’État put finalement agir durablement
sur la société et se renforcer. Et le concept de société civile apparut dans
l’Angleterre de la fin du XVIIe siècle, chez des auteurs comme Hobbes ou
Locke pour qui la société était capable de s’auto-organiser en s’émancipant
des règles de droit divin.