Les questions de l’intégration des salariés nouvellement recrutés, de constitution de nouvelles équipes issues de fusions ou autres opérations de restructuration d’entreprises, de promotions de salariés dans de nouvelles responsabilités, sont abordées de multiples façons en gestion des ressources humaines. L’angle d’approche de la socialisation organisationnelle permet d’envisager ces questions de manière assez large en reliant les problématiques d’apprentissage des rôles et des compétences, de motivation et d’implication des nouveaux entrants dans une équipe ou une organisation, ou encore de confiance et d’identité des salariés qui intègrent une nouvelle structure. Le concept de socialisation organisationnelle s’impose pour désigner non seulement les tactiques et les pratiques mises en oeuvre par les organisations, mais également les comportements proactifs des salariés, vus comme des acteurs de leur propre socialisation.
L’exemple d’une Société d’Économie Mixte d’aménagement foncier présente un cas de fraude négligé par la littérature : la fraude s’y est répandue, peu à peu, du sommet vers la base par imitation et addiction, en une collusion tacite. La littérature s’était plutôt intéressée, en effet, aux manoeuvres illicites aux yeux du dirigeant ou interdites par le législateur. Mais elle n’avait pas modélisé le processus par lequel la fraude se constitue, se développe et trouve un terme. En s’appuyant sur le cas de cette SEM, nous proposons un modèle de diffusion de la fraude et nous discutons de sa possible généralisation, tout en analysant la pertinence des mesures traditionnelles de lutte contre la fraude.