MC20133332 CHINE, LE NOUVEL EMPIRE (1911-2013). DE LHUMILIATION À LA DOMINATION
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Résumé
Jean-Michel Carré : Pendant de longues années j’ai principalement réalisé des films sur des problèmes de la société française : échec scolaire, prison, prostitution, psychiatrie, souffrance au travail… Puis, peu à peu, je suis allé voir à l’étranger, au Vietnam, en Afrique, en Amérique latine. Un peu par hasard, je me suis trouvé en Russie en 1999, au moment où Poutine devenait Premier ministre d’Eltsine. Je me suis attelé à comprendre comment et pourquoi, il avait déclenché la seconde guerre de Tchétchénie, et partant de là, le fonctionnement et les objectifs de cet homme politique qui m’a semblé d’une envergure peu commune. Cela donnera deux films : Koursk, un sous-marin en eaux troubles et Le Système Poutine. A cette époque, le « renouveau » de la Russie avec Poutine était impératif à traiter pour comprendre les futurs enjeux géopolitiques de la planète. Pendant le temps de ces réalisations (2000/2007), la Chine devenait l’usine du monde et, en un temps record, une de ses principales puissances. Il devenait essentiel pour moi de tourner mon regard vers cette incroyable nation, d’autant que cela ravivait mes idéaux de jeunesse. Je décidais néanmoins d’attendre la fin des Jeux Olympiques de Pékin de 2008. Si j’ai choisi de ne réaliser mon film après, c’est en partie parce qu’en raison de cet événement, ce pays, qui avait été si longtemps fermé à l’extérieur, se devait de s’ouvrir au monde en acceptant le jugement des milliers de journalistes et de spectateurs du monde entier qui l’ont considéré d’un oeil critique et ethnocentré. Lorsque j’entrepris la réalisation de mon film en 2009, plusieurs films sur la Chine existaient déjà en Occident. Chacun avait l’intérêt de présenter une problématique particulière ou un fait historique peu ou pas traité dans l’histoire officielle chinoise. Il m’apparaissait cependant que la méconnaissance du public à l’égard de la Chine était plus profonde. C’est dans ce contexte que je décidais de m’attaquer à ce qui pouvait paraître un challenge impossible mais nécessaire : traiter d’un siècle de Chine en trois heures, tenter une peinture globale d’une histoire contemporaine aussi riche. Mon parcours personnel, le fait de m’être passionné pour la révolution chinoise dans les années 60-70, me permettait de mieux comprendre la complexité de la réalité de ce pays et de son peuple, ce qui a inévitablement influencé la manière dont j’allais réaliser ce film.