Résumé

La renaissance des activités aéronautiques en Italie après 1945 peut s’analyser comme l’effet indirect d’une « quasi-occupation » : celle des Anglo-Saxons, anciens ennemis, devenus libérateurs, puis alliés dans le cadre de la guerre froide à partir de 1947. Deux compagnies de transport aérien, l’une américaine (TWA) et l’autre britannique (BOAC), participent au lancement des firmes qui apparaissent en Italie dans l’immédiat après-guerre, puis se regroupent en 1957 à l’intérieur d’Alitalia où des intérêts britanniques restent présents. Dans le domaine de la construction aéronautique, ce sont des accords signés avec les groupes américains, notamment entre FIAT et Lockheed, puis entre Aeritalia et Boeing, développés à partir du milieu des années 1960, qui permettent aux entreprises italiennes de prendre leur essor et qui sont systématiquement préférés par les gouvernements à la coopération dans le cadre européen. La « relation privilégiée » avec les États-Unis est donc le facteur décisif des progrès réalisés dans ce secteur qui joue un rôle important dans la modernisation de l’économie nationale.