Résumé

Jean-Sébastien Bach a tenu une place de choix dans l’oeuvre de Jacques Chailley. Compositeur, théoricien, musicologue, et même un temps chef de choeur, il était naturel que celui-ci reconnût en Bach le « père des musiciens ». Mais sans doute entre-t-il dans son admiration la composante de convictions spirituelles personnelles. On n’imagine guère que le médiéviste attaché à l’école de Saint- Martial de Limoges ou à la haute époque de la polyphonie ne fût pas lié, à un titre ou à un autre, à la spiritualité chrétienne. Autre chose, encore. Celui qui travailla sur les signes de la musique et la symbolique ne pouvait qu’être attiré par le plus grand rhétoricien, peut-être, de l’histoire de la musique. Passer du signe à la chose signifiée semble lui être apparu comme une tâche essentielle en un temps qui, précisément, a perdu le sens des signes, ce qui confère à sa démarche intellectuelle une dimension irremplaçable.